Les 15 jours d’événements sont la partie la plus visible et identifiable du Festival des Solidarités. C’est un peu la face émergée de l’iceberg : la part la plus conséquente du projet est souterraine et néanmoins extrêmement importante ! A partir de vos bilans de l’année 2023, nous vous proposons ici d’explorer notre « iceberg » dans sa totalité, et voir ensemble comment le Festisol fait sa part pour construire un monde plus juste, solidaire et durable.
Nous sommes ravi.e.s de lire que vous êtes une majorité à dire que votre Festisol a contribué au changement social !
Cela se passe avant tout par l’ECSI, notre démarche pédagogique. En favorisant des réflexions, des prises de reculs, une appropriation de sujets complexes, nos animations renforcent l’esprit critique des citoyen.ne.s, un élément essentiel pour une démocratie vivante. Vous avez témoigné des évolutions dans les représentations de vos publics, mais aussi de leur envie d’agir, des engagements initiés ou renforcés suite au Festisol.
La nouveauté, la diversité, mais aussi l’intérêt et l’implication des participant.e.s à vos animations sont autant de preuves des fruits du travail de fourmi qu’implique toute démarche pédagogique.
« Planter des graines »
Mais il est parfois difficile de percevoir l’impact réel des graines plantées. Si nous observons nos propres parcours d’engagements, saurions-nous dire quelle a été la part de telle rencontre dans notre envie d’agir ? Les personnes à l’initiative de cette rencontre le sauront-elles jamais ?
En interrogeant leur public, elles apprendrons déjà qu’elles ont favorisé des prises de consciences, des envies d’agir… Ce n’est pas rien dans un contexte où les discours de repli sur soi et d’exclusion sont si présents !
Il est aussi certain que cet impact est plus visible pour celles et ceux d’entre vous qui inscrivent leur démarche pédagogique dans un temps plus long, par exemple en co-construisant les animations avec le public.
La face immergée de l’iceberg
Le projet du Festisol est aussi, et avant tout, un processus qui s’inscrit dans du long terme.
Vous avez témoigné de la nécessité d’un changement structurel. Par exemple, votre analyse de la chaîne alimentaire lors de l’édition 2023 a mis en lumière que c’est bien tout le système agricole et alimentaire qui doit être repensé. Et ceci à toutes les échelles, de l’expérimentation locale aux politiques nationales, européennes (et la nécessaire réforme de la Politique Agricole Commune) et aux enjeux internationaux (en prenant en compte le changement climatique).
Or, au Festisol, « nous sommes convaincu·e·s que le changement passera par la mise en réseau (…) de toutes les personnes partageant les valeurs d’ouverture, d’entraide, de justice et de paix[1] ». Vous êtes très nombreuses et nombreux à nous partager à quel point votre dynamique de co-construction à l’année a permis des rencontres, du renforcement de liens, des apprentissages mutuels. Bien que moins visible, c’est l’impact majeur du Festival des Solidarités, il nous semble essentiel de le valoriser !
Ces liens partenariaux durables vous permettent d’appeler à rejoindre des actions collectives, pour permettre ce changement structurel. Cela passe par rejoindre des alternatives locales, mais aussi par des mobilisations pour faire évoluer les politiques publiques ou faire pression sur les entreprises qui ont des pratiques nuisibles.
Ces liens partenariaux vous ont aussi donné envie de porter de nouveaux projets. Ainsi, suite à une forte mobilisation et de nombreux débats sur l’enjeu de la démocratie alimentaire, plusieurs collectifs de la Sécurité Sociale de l’Alimentation ont été lancés ou renforcés, de même que des Projets Alimentaires Territoriaux, intégrant citoyen.ne.s, élu.e.s, associations et entreprises. C’est aussi un groupement d’achat alimentaire solidaire et participatif qui va être initié prochainement. Autant d’exemples qui démontrent l’intérêt de croiser éducation et autres modes d’actions pour faire avancer nos valeurs de solidarité !
Associer les personnes premières concernées : une question de pertinence et de cohérence
Si nous sommes tou.te.s concerné.e.s par les enjeux sociétaux, certaines personnes le sont directement (ex les agriculteur.ices pour parler de souveraineté alimentaire, des personnes migrantes pour parler de migration). Partir de leurs vécus permet, selon vous, d’incarner les problématiques, d’être plus parlants et mobilisateurs. Faire entendre leurs analyses et propositions politiques favorise une meilleure compréhension des enjeux. Et c’est aussi un enjeu de cohérence, pour construire une société où les personnes premières impactées sont associées au décisions collectives.
Vous nous avez partagé de nombreuses démarches d’ECSI qui répondent à cet objectif. Une bibliothèque vivante pour donner la parole aux acteurs de l’agriculture et de l’alimentation à Avignon. Une pièce de théâtre forum construite à partir du vécu de personnes migrantes à Rennes. Un court métrage écrit, tourné et monté avec des personnes exilées à Billère … Le tout en gardant en tête de ne pas enfermer les personnes concernées dans ce rôle car c’est collectivement qu’il faut se mobiliser !
Ces sujets vous intéressent, n’hésitez pas à nous écrire à a.duplay@crid.asso.fr pour nous partager vos réflexions et retours d’expérience !
[1] Extrait du texte de positionnement « Pour une solidarité globale »