Les épisodes de la saison 2 du podcast À l’écoute des solidarités explorent les questions d’inégalités sociales, d’accès aux ressources, de pauvreté et de solidarités entre les luttes. Le Festival des Solidarités vous propose de partir à la rencontre de militant·e·s et de concerné·e·s pour découvrir des parcours d’engagement liés aux questions d’inégalités et de pauvreté. Comment et pourquoi s’engagent celles et ceux qui œuvrent à transformer le monde ? Quels sont leurs rêves ? Quelles alternatives se dessinent derrière le bruissement des solidarités ?
Nous avons invité des intervenant·e·s à partager leurs réflexions sur chaque sujet, et confié l’animation des discussions à Violette Voldoire, journaliste à Radio Parleur. Les propos tenus dans ce podcast n’ont pas vocation à exprimer la position du Festival des Solidarités mais à susciter le débat et à favoriser le questionnement.
Si vous souhaitez nous faire part de vos réactions à l’écoute de ces podcasts, n’hésitez pas à nous écrire à contact@festivaldessolidarites.org.
Pour découvrir la saison 1 consacrée aux questions de justice climatique, c’est par ici que ça se passe.
Bonne écoute !
S2 · Épisode 3 | Systèmes agricoles et précarité
Avec Hélène Botreau et Aubin Waibena
Des femmes et des hommes ont toujours faim aujourd’hui. L’insécurité alimentaire touche 10 % de la population mondiale et ce chiffre ne cesse d’augmenter. En 2020 contre coup de la pandémie, 100 millions de personnes déjà fragilisées ont été rattrapées par la sous-alimentation.
Au Tigré, en Guyane, à Madagascar, les causes diffèrent, mais les effets sont les mêmes. Le soir, on va se coucher avec le ventre vide. Et pourtant, l’industrie agroalimentaire promettait et promet toujours qu’elle détient les clés du problème. Ce sont ces géants qui dominent la production alimentaire mondiale. Pour autant les problèmes posés par son modèle de production productiviste concentré intensif exclusif et financiarisé pose aujourd’hui plus de problème qu’elle ne semble en résoudre.
Faut-il sortir de l’agro-industrie pour s’assurer une sécurité alimentaire mondiale ?
. : Intervenant·e·s :
– Héléne Botreau – Chargée de plaidoyer pour Oxfam France
– Aubin Waibena – Chargé de programme éducation à la nutrition et au droit à l’alimentation et chef d’antenne sud à l’organisation pour l’alimentation et le développement local. (Togo)
. : Animation : Violette Voldoire, journaliste à Radio Parleur
. : Réalisation : Etienne Gratianette
. : Production et réalisation : Antoire pour la Porte à Côté
. : Parole d’acteurs·rices Festisol :
– Erika Girault : Elle travaille à la férération Artisans du Monde et s’occupe des questions d ’ECSI (Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale) particulièrement axées sur le commerce équitable et sur les rapports de domination Nord/Sud.
. : Texte :
– Déclaration de rome du mouvement paysans mondial de la Via Campesina
– Témoignage d’Alfredo, paysan bio en Colombie
S2 · Épisode 2 | Inégalités économiques et grande pauvreté : déconstruire les idées fausses
Avec Camille Saint-Macary, Jean-Noël Senne et Jean-Christophe Sarrot.
La pauvreté est souvent un sujet regardé d’en haut avec de nombreuses idées préconçues et surtout la peur d’y tomber soi-même un jour. Alors que la pandémie mondiale a détruit des millions d’emplois et risque de jeter également plusieurs millions de personnes dans cette condition, le risque est réel et il est urgent de sortir de ces clichés.
Certaines de ces idées reçues sont bien connues, c’est l’idée que les pauvres sont fainéants, qu’ils et elles utilisent mal leur argent, achètent des écrans plats avec les aides sociales, etc. La plupart de ces clichés sur la pauvreté sont universellement partagés, on les retrouve partout dans le monde et partout les mêmes causes produisent les mêmes effets, des politiques publiques inadaptées, voire inefficaces et des débats sans fin et sans réelles solutions, polarisées autour de stéréotypes.
Alors pourquoi les idées reçues sur les pauvres se diffusent-elles toujours aujourd’hui massivement et pourquoi sont-elles également des freins aux politiques publiques ?
. : Intervenant·e·s :
Camille Saint-Macary est économiste mais également chargée de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD). Elle est co-autrice des rapports pauvreté du Secours Catholique depuis 2016.
Jean-Noël Senne est économiste et est maître de conférences en sciences économiques à l’université Paris Sud, Paris Saclay mais aussi à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD). Il est également co-auteur des rapports pauvreté du Secours Catholique.
Jean-Christophe Sarrot est engagé ATD Quart Monde et responsable du réseaux emploi-formation. Il est aussi co-auteur de l’ouvrage En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté (Édition Quart Monde, 2019)
.: Animation : Violette Voldoire, journaliste à Radio Parleur
.: Réalisation : Etienne Gratianette
.: Production et réalisation : Antoine pour La Porte à Côté
.: Parole d’acteur·trice Festisol :
Claire Davienne co-fondatrice de la compagnie Artiflette et de la pièce de théatre « Les copains d’en bas ».
.: Textes
– Extrait d’un témoignage des enfants d’un groupe Tapori de Antohomadinika à Madagascar : Mathieu, Honora, Felatsabatra, Princia, Mialy, 2015
– Extrait de : La violence des riches de Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Zones, 2014
.: Pour aller plus loin :
Le 17 octobre a lieu « La journée mondiale du refus de la misère » qui a pour objectif de donner la parole aux plus démunis, de mobiliser citoyens et responsables publics et de constituer un point d’appui pour une lutte de fond.
– Le site de la journée mondiale du refus de la misère
– Journée mondiale du refus de la misère – ATD Quart Monde
S2 · Épisode 1 | Inégalités de genre et pauvreté
Avec Tiziri Kandi et Françoise Vergès.
Si les inégalités de genre n’ont pas de fondement biologique, là-dessus la communauté scientifique est quasi-unanime, elles existent pourtant dans la réalité quotidienne et matérielle. Aux femmes les tâches subalternes, le soin, le nettoyage, l’éducation des enfants et le soin de les nourrir, aux hommes le travail plus valorisé, au moins par la rémunération qu’ils en tirent. Cette division sexuelle du travail produit des effets désastreux, les femmes travaillent beaucoup et leur labeur est peu valorisé, voire pas rémunéré du tout, notamment lorsqu’il est domestique ou agricole. Ce sont ainsi des milliards d’heures que représente cette économie du Care, du soin en français, et elle est portée presque totalement par des femmes et des filles dans le monde. Pour autant, ces femmes et ces filles sont exclues du partage quand vient le temps de récolter les fruits de toute la valeur que leur travail génère. Ainsi, les vingt-deux hommes les plus fortunés du monde possèdent plus que l’ensemble de la population féminine d’Afrique.
Alors pourquoi le travail féminin est-il si peu valorisé ? Pourquoi est-il si invisible ? Et la pauvreté des femmes est-elle d’abord un problème d’inégalités de genre ?
. : Intervenantes :
Tiziri Kandi est animatrice syndicale CGT-HPE (Hôtels de prestige et économiques). Elle soutient, construit, voire organise, de nombreuses grèves de femmes de chambre dans les grands hôtels parisiens. Elle a notamment accompagné les femmes de chambres de l’Ibis Batignolles dans leur mouvement de grève. Elle est par ailleurs l’autrice d’un mémoire soutenu à l’université Paris 7 dans le cadre d’un master « Études de genre » sous la direction de Jules Falquet : Travail et mobilisation des femmes de chambre et des gouvernantes des hôtels Campanile et Première Classe Suresnes de 2012, sous les prismes des rapports sociaux de genre, de classe et de race.
Françoise Vergès est politologue, militante féministe décoloniale et présidente de l’association Décoloniser les arts. Elle est également l’autrice des ouvrages Le ventre des femmes (Albin Michel, 2017), Un féminisme décolonial et Une théorie féministe de la violence (La Fabrique, 2019 et 2020).
.: Animation : Violette Voldoire, journaliste à Radio Parleur
.: Réalisation : Etienne Gratianette
.: Production et réalisation : Antoine pour La Porte à Côté
.: Parole d’acteur·trice Festisol :
Lavinia Ruscigni est actrice Festisol, co-fondatrice de l’association D’Antilles et D’Ailleurs, une ONG basée en Martinique qui vise à favoriser la coopération et le développement, la citoyenneté et la jeunesse à travers trois pôles d’activités : Jeunesse et Mobilité, Femmes, jeunesse et coopération, Laboratoire citoyen.
.: Textes
– Extrait de : Cinzia Arruzza, Tithi Bhattacharya, Nancy Fraser, « Féminisme pour les 99%. Un manifeste », Editions La Découverte, Paris, 2019.
– Vandana Shiva, témoignage publié dans « Solutions fertiles, initiatives pour une transition agricole et alimentaire solidaire » publié par SOL, Alternatives Agroécologiques et Solidaires.
– Extrait de : carla bergman et Nick Montgomery, « Joie militante. Construire des luttes en prise avec leurs mondes », Éditions du Commun, 2021.
– Extrait de : Audre Lorde « Sister Outsider », 1984.
.: Pour aller plus loin :
Sur les inégalités de genre en général
– Bruno Tinel, « Jules Falquet, De gré ou de force. Les femmes dans la mondialisation, Paris, La Dispute, 2008. » , Revue de la régulation, 9 | 1er semestre – Printemps 2011
Sur les luttes dans le secteur de l’hôtellerie
– Rokhaya Diallo et Grace Ly, Kiffe ta Race #60, Sous-traitance et maltraitance à l’hôtel Ibis Batignolles , avec Rachel Kéké, Binge Audio.
Fanny Gallot, « Hôtel Ibis des Batignolles : une grève emblématique des femmes de chambre – Entretien avec Tiziri Kandi », Contretemps, 2020.
– Denis Gheerbrant, On a grévé, Zeugma, 2014.
Film documentaire français de 70 minutes sur la grève des femmes de chambre des hôtels Première Classe et Campanile.
– Le site du mouvement des Las Kellys, l’association des femmes de chambre espagnoles.
– Le site du mouvement des United voices of the world, un syndicat anglais pour les travailleurs et travailleuses migrant·e·s et précaires à bas salaire.
– « Mayant Faty, ménages et remue-ménage d’une femme de chambre » ,Travail, genre et sociétés, 2005/1 (N° 13), p. 5-25.
Sur l’accès des femmes aux ressources et à la terre
– Coordination Sud, Les Notes de Sud, #30, mars 2021.
– Forum Mondial sur l’Accès à la Terre – FMAT 2016. Synthèse des débats .
Sur les effets de la colonisation sur l’accès des femmes à la terre
– Attac Maroc « Accès à la terre et réalités d’une spoliation : gros plan sur le mouvement des soulaliyates », dossier : L’universel au détriment du particulier : la tension entre « sécurité alimentaire » et « souveraineté alimentaire », Ritimo, 2020.
Sur les violences à l’encontre des travailleuses agricoles dans les plantations
« Harcèlement. Viol et abus sont le lot des saisonnières marocaines en Espagne », Courrier International, 2019.
« L’exploitation sexuelle et la violence contre les femmes à la base du modèle de la plantation industrielle », Bulletin 253, Mouvement mondial pour les forêts tropicales WRM, 2021.