À l’écoute des solidarités | Podcast

Festisol News

Avec ces podcasts, le Festival des Solidarités aborde les questions d’inégalités, de solidarités entre les luttes et de justice climatique. Il s’agit d’aller à la rencontre de militant·e·s que l’on entend peu pour rendre compte des parcours d’engagement liés aux questions de justice climatique et de montrer comment et pourquoi s’engagent celles et ceux qui œuvrent à transformer le monde. Quels sont leurs rêves ? Quelles alternatives se dessinent derrière le bruissement des solidarités ?

Nous avons sélectionné des intervenant·e·s pour partager leurs réflexions sur chaque sujet, et confié l’animation des discussions à Violette Voldoire, journaliste à Radio Parleur. Les propos tenus dans ce podcast n’ont pas vocation à exprimer la position du Festival des Solidarités mais à susciter le débat et à favoriser le questionnement.

Si vous souhaitez nous faire part de vos réactions à l’écoute de ces podcasts, n’hésitez pas à nous écrire à contact@festivaldessolidarites.org.

Bonne écoute !

 

Épisode 5 | Renouvellement des luttes écologistes

Le réchauffement climatique s’accélère et cette situation d’urgence a fait émerger une nouvelle génération de militant·e·s écologistes. De la ZAD de Notre-Dame-des-Landes aux grèves mondiales des lycéen·ne·s pour le climat, en passant par les occupations de locaux et de sites industriels, les procès climatiques, l’activisme numérique et les camps climat, les luttes écologiques se sont renouvelées et les mobilisations des jeunes générations occupent désormais largement le champ médiatique. Des franges du mouvement climat prônent une approche plus systémique de la lutte contre les changements climatiques et contribuent ainsi à contrecarrer la vision consensuelle et climato-centrée en vogue depuis les années 2000 dans les pays occidentaux. Loin d’être neutre, cette dépolitisation des enjeux climatiques conforte une organisation sociale inégalitaire et destructrice pour l’environnement. 
 
Alors que les questions de convergence des luttes et de radicalité des modes d’action continuent de faire débat dans les rangs militants, la crise du coronavirus et le coup de projecteur qu’elle a mis sur les inégalités ont-ils obligé cette nouvelle génération de militant·e·s à repenser leur stratégie ? Comment dénoncer et combattre les dynamiques colonialistes, racistes, classistes, validistes et sexistes qui persistent dans les mobilisations pour le climat ? Quel rôle peut jouer l’éducation populaire pour dépasser les logiques de domination à l’œuvre au sein des mouvements climat, dans une période de confinement qui tend à les renforcer ?
 
.: Intervenant·e·s : 
 
Marie Chureau est membre de Youth for Climate France.
 
Sandy Olivar Calvo est militante et porte-parole d’Alternatiba et d’ANV COP-21 (Action Non-Violente COP21). 
 
Maxime Ollivier est un militant écolo engagé pour la justice climatique depuis plusieurs années. Il est passé par Alternatiba, ANV COP21, Youth For Climate, Citoyens pour le climat, et milite aujourd’hui au sein d’Extinction Rebellion en tant que « coordinateur externe du groupe liaison internationale d’XR France. »
 
.: Animation : Violette Voldoire, journaliste à Radio Parleur 
.: Réalisation : Etienne Gratianette
.: Production et réalisation : Antoine et Sophie pour La Porte à Côté 
 
.: Pour aller plus loin : 
 
– Le site d’Alternatiba
– Le site d’ANV COP-21
 
 

Épisode 4 | Écoféminisme

Les femmes, plus encore les femmes du Sud globalisé et celles issues de l’immigration en Occident, sont touchées de façon disproportionnée par la destruction de l’environnement et le changement climatique. La mouvance écoféministe occidentale, émergée dans les années 1970, revient désormais en force en France dans ce contexte d’urgence environnementale. Convaincues qu’il existe un continuum entre le traitement et l’exploitation des corps des femmes, des minorités de genre et ceux des sols, de la faune et de la flore, les militantes écoféministes estiment que la catastrophe écologique actuelle doit être analysée à l’aune des inégalités de genre, de race et de classe. Pour elles, la destruction de l’environnement est imputable non à une humanité indéterminée, mais aux sociétés patriarcales, coloniales et capitalistes et à ceux qui les dirigent.
 
Loin de la vision dépolitisante qui en est parfois dressée, l’écoféminisme est un mouvement politique radical et pluriel, construit au fil de luttes des « ex » colonisé·e·s, de combats antinucléaires et de camps pour la paix. Le lien qu’établit l’écoféminisme entre l’exploitation des corps qui ne répondent pas au modèle hégémonique (blanc, masculin, valide, productiviste) et celle de la nature est avant tout social et illustre la nécessité de lutter contre toutes les structures de domination.
 
 . : Intervenantes : 
 
Myriam Bahaffou est militante écoféministe décoloniale et doctorante en philosophie féministe. Elle est membre du collectif Voix Déterres (https://voixdeterres.fr/) et vient de co-préfacer aux côtés de Julie Gorecki un ouvrage phare de l’écoféminisme français, Le féminisme ou la mort de Françoise d’Eaubonne aux éditions du Passager Clandestin. 
 
Juliette Rousseau est autrice, traductrice et journaliste, son travail porte sur les luttes et les pratiques de luttes, notamment autour des questions féministes et écologistes. Elle a publié l’ouvrage Lutter ensemble : pour de nouvelles complicités politiques aux éditions Cambourakis en 2018.»
 
.: Animation : Violette Voldoire, journaliste à Radio Parleur 
.: Réalisation : Etienne Gratianette
.: Production et réalisation : Antoine et Sophie pour La Porte à Côté 
 
.: Pour aller plus loin : 
 
– Le site du collectif Voix Déterres
– Le blog des Bombes Atomiques, collectifs féministes et antinucléaires

 

 

Épisode 3 | Écologie décoloniale et racisme environnemental

L’écologie est souvent dépolitisée et pensée comme si elle pouvait se réduire à des questions techniques. Or la lutte pour la préservation du climat et de l’environnement ne peut se concevoir hors d’une réflexion sur les questions de domination coloniale et raciale. Destruction de la nature et systèmes d’oppression sociale ont toujours été étroitement liés ; la crise écologique et le changement climatique sont le produit d’un système injuste construit autour de multiples rapports de domination et les solutions doivent être pensées avec les populations impactées et non contre elles. Partout sur la planète certains territoires sont exploités et pollués au profit des classes dominantes et au mépris du bien-être de celles et ceux qui y vivent. 
À la fin des années 70, le constat que les populations racisées et les groupes minorés sont beaucoup plus affectés par les pollutions permet l’émergence du concept de racisme environnemental. Aux Antilles par exemple, le chlordécone, dont on connaissait pourtant les effets nocifs sur la santé, fut utilisé pendant plus de 20 ans comme pesticide sur les plantations de Guadeloupe et de Martinique, contaminant la terre et les eaux de ces îles avec des conséquences sanitaires désastreuses.
 
.: Intervenantes :
 
Cannelle Fourdrinier est une militante décolonialiste et écologiste, chargée de communication du collectif martiniquais des ouvriers agricoles empoisonnés par les pesticides, elle tient un blog sur Médiapart. 
Fatima Ouassak est porte-parole du Front de mères et autrice de La puissance des mères.
 
.: Animation : Violette Voldoire, journaliste à Radio Parleur  
.: Réalisation : Etienne Gratianette
.: Production et réalisation : Antoine et Sophie pour La Porte à Côté 
 
.: Textes
 
– Extraits de « Témoignages », poème de David Diop issu du recueil Coups de pilon, 1982.
– Extrait d’un entretien avec Malcom Ferdinand « L’abolition de l’esclavage n’a pas mis fin à l’écologie coloniale », Bastamag, janvier 2020.
– Extraits de Les Damnés de la Terre, Frantz Fanon, 1961.
 
.: Pour aller plus loin :
 
 – « Écologie et quartiers populaires », dossier, Reporterre, 2015-2020.
– « Les Antilles françaises enchaînées à l’esclavage – Épisode 4 : Chlordecone, un polluant néocolonial », Stéphane Bonnefoi et Diphy Mariani, LSD, la série documentaire, France Culture, 2019. 
– « Décoloniser l’écologie », entretien avec Daiara Tukano et Fatima Ouassak, Médiapart, 2019.

 

 

Épisode 2 | Écologie et pauvreté

Partout dans le monde, ce sont les populations les plus précaires qui sont les plus touchées par les dérèglements climatiques alors qu’elles en sont les moins responsables. La crise du coronavirus en est un bon exemple : la Covid-19 est très probablement le fruit d’une fréquentation anormale entre des espèces sauvages et des espèces domestiques, un phénomène qui connait ces dernières décennies une très forte accélération, notamment à cause de la déforestation. Ce virus n’a pas seulement touché la santé des plus pauvres et de plus précaires mais aussi leur stabilité économique. Depuis le début de la crise, c’est un million de nouveaux pauvres qui doivent désormais fréquenter les distributions alimentaires en France. Mais il n’y a pas qu’en Hexagone que la situation est grave pour les personnes pauvres, en plus des effets désastreux du changement climatique, les plus précaires sont souvent aussi les victimes collatérales des mesures prises pour lutter contre les changements environnementaux et climatiques. Alors si les questions de justice sociale et de justice climatique sont étroitement liées, ainsi doit-il en être des luttes sociales et climatiques. 

  

. : Intervenant·e·s :

Céline Vercelloni est membre d’ATD Quart monde et co-animatrice du réseau Wresinski « Écologie et grande pauvreté ».

Nicolas Charoy est volontaire permanent d’ATD Quart monde : après une première mission au centre national, il rejoint le centre de promotion familiale de Noisy-le-Grand en 2016. Un projet d’ATD Quart Monde qui héberge et accompagne des familles avec jeunes enfants qui n’ont pas de logement stable. Il y anime l’équipe en charge des actions éducatives et culturelles avec les enfants de 6 à 12 ans, les adolescent·e·s et les adultes. Et développe depuis 2 ans des actions et projets à dimension écologique.

David Maenda Kithoko est engagé pour le reboisement en République Démocratique du Congo comme solution d’avenir pour la jeunesse. Aujourd’hui étudiant à Lyon, il est réfugié politique de République Démocratique du Congo. À 23 ans, David refuse que les inégalités et la pauvreté soient une fatalité alors que le Congo possède un énorme capital naturel : la deuxième plus grande forêt tropicale du monde, la plus grande biodiversité d’Afrique et plus de 50% des réserves d’eau douce du continent africain. Alors il se lance et fonde en juillet 2017 l’association Génération Lumière pour encourager les jeunes de la région des Grands Lacs à oser s’inventer un avenir dans ce pays marqué par les conflits armés et leurs conséquences sur l’environnement.

 

.: Animation : Violette Voldoire, journaliste à Radio Parleur 

.: Réalisation : Etienne Gratianette

.: Production et réalisation : Antoine et Sophie pour La Porte à Côté 
 

.: Textes

– Interventions de Christelle Cambier, militante Quart Monde, lors de la rencontre  du Réseau écologie le 3 octobre 2020.

 

.: Pour aller plus loin : 

– Présentation du réseau Wresinski Ecologie et grande pauvreté

– Document d’ATD Quart Monde « Pour une écologie qui ne laisse personne de côté »

– Sur le commerce équitable : l’approche solidaire d’Artisans du Monde

 

Épisode 1 | Les migrations environnementales

Le climat se dérègle et les conséquences touchent des femmes et des hommes à travers quantité de pays du monde : sécheresses, canicules, inondations ou cyclones à répétition, certains territoires deviennent peu à peu inhabitables. Les pays et les peuples les moins responsables de ce changement climatique en sont aussi les premières victimes et cela force parfois leur migration. Justice migratoire et justice climatique sont ainsi étroitement liées et ne peuvent s’entendre que du point de vue de la solidarité internationale. Le changement climatique lié à l’activité humaine peut même être considéré comme une forme de persécution à l’égard des plus vulnérables. Les migrations induites par le climat sont donc un sujet politique, plutôt qu’une question purement environnementale.

 

.: Intervenant·e·s : Anzoumane Sissoko, Marine Denis et Lucie Pélissier.

Réfugié climatique, Anzoumane Sissoko quitte son pays d’origine, le Mali, à 28 ans pour venir en France. Après avoir échappé deux fois à l’expulsion, il est régularisé en 2006 et acquiert la nationalité française en 2015. Militant politique depuis l’âge de 18 ans, Anzoumane participe aux actions pour défendre les sans-papiers et les réfugié·e·s. Il est porte-parole de la Coordination parisienne des sans-papiers (CSP-75).

Marine Denis est doctorante en droit international public à l’Université Sorbonne Paris Cité et enseignante à Sciences Po Grenoble. Ses travaux de recherche s’axent sur le rôle du HCR et de l’OIM dans la protection juridique des personnes déplacées par le changement climatique. Elle est engagée au sein de l’association Notre Affaire à Tous, en charge des projets de recherche action sur les inégalités climatiques et environnementales portés par l’antenne locale de Lyon.

Montrer que le lien entre réchauffement climatique et phénomènes migratoires existe bel et bien : telle est la mission dans laquelle Lucie Pélissier s’investit depuis septembre 2018. À 23 ans, cette étudiante s’est engagée dans un service civique réalisé durant son année de césure avant son master de Sciences Po. Les migrations environnementales sont un sujet sur lequel elle travaille déjà depuis 2016 en tant que bénévole de Youth on the Move : l’un des programmes phares de CliMates, une association internationale créée par des jeunes engagé·e·s pour sensibiliser d’autres jeunes.

 

.: Animation : Violette Voldoire, journaliste à Radio Parleur 

.: Réalisation : Etienne Gratianette

.: Production et réalisation : Antoine et Sophie pour La Porte à Côté 

 

.: Textes

– Citations issues d’articles et d’entretiens avec François Gemenne, enseignant-chercheur, membre du GIEC, spécialiste des migrations environnementales.

– Citation de Rebecca Sultana issue de « Les déplacés climatiques » la web-série documentaire sur les migrations climatiques réalisée par Lucie Pélissier, Marine Denis, Pablo Piette et Oliver Le Solleu. 

– Témoignage de Hindu Oumarou Ibrahim, Peul Mbororo du Tchad issu du site  www.climatemigration.org.uk  

– Extrait du roman Le petit prince de Belleville de Calixthe Beyala.

 

.: Pour aller plus loin : 

– Les « migrations environnementales » pour les nul·le·s, Des ponts pas des murs, novembre 2019.

– « Migrations environnementales : un impératif de justice sociale, migratoire et climatique », Centre d’Information Inter Peuples (CIIP), Des ponts pas des murs, Catherine Grunwald, zoom d’actualité publié par ritimo, janvier 2020.

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