Avec ces podcasts, le Festival des Solidarités aborde les questions d’inégalités, de solidarités entre les luttes et de justice climatique. Il s’agit d’aller à la rencontre de militant·e·s que l’on entend peu pour rendre compte des parcours d’engagement liés aux questions de justice climatique et de montrer comment et pourquoi s’engagent celles et ceux qui œuvrent à transformer le monde. Quels sont leurs rêves ? Quelles alternatives se dessinent derrière le bruissement des solidarités ?
Nous avons sélectionné des intervenant·e·s pour partager leurs réflexions sur chaque sujet, et confié l’animation des discussions à Violette Voldoire, journaliste à Radio Parleur. Les propos tenus dans ce podcast n’ont pas vocation à exprimer la position du Festival des Solidarités mais à susciter le débat et à favoriser le questionnement.
Si vous souhaitez nous faire part de vos réactions à l’écoute de ces podcasts, n’hésitez pas à nous écrire à contact@festivaldessolidarites.org.
Bonne écoute !
Épisode 5 | Renouvellement des luttes écologistes
Épisode 4 | Écoféminisme
Épisode 3 | Écologie décoloniale et racisme environnemental
Épisode 2 | Écologie et pauvreté
Partout dans le monde, ce sont les populations les plus précaires qui sont les plus touchées par les dérèglements climatiques alors qu’elles en sont les moins responsables. La crise du coronavirus en est un bon exemple : la Covid-19 est très probablement le fruit d’une fréquentation anormale entre des espèces sauvages et des espèces domestiques, un phénomène qui connait ces dernières décennies une très forte accélération, notamment à cause de la déforestation. Ce virus n’a pas seulement touché la santé des plus pauvres et de plus précaires mais aussi leur stabilité économique. Depuis le début de la crise, c’est un million de nouveaux pauvres qui doivent désormais fréquenter les distributions alimentaires en France. Mais il n’y a pas qu’en Hexagone que la situation est grave pour les personnes pauvres, en plus des effets désastreux du changement climatique, les plus précaires sont souvent aussi les victimes collatérales des mesures prises pour lutter contre les changements environnementaux et climatiques. Alors si les questions de justice sociale et de justice climatique sont étroitement liées, ainsi doit-il en être des luttes sociales et climatiques.
. : Intervenant·e·s :
Céline Vercelloni est membre d’ATD Quart monde et co-animatrice du réseau Wresinski « Écologie et grande pauvreté ».
Nicolas Charoy est volontaire permanent d’ATD Quart monde : après une première mission au centre national, il rejoint le centre de promotion familiale de Noisy-le-Grand en 2016. Un projet d’ATD Quart Monde qui héberge et accompagne des familles avec jeunes enfants qui n’ont pas de logement stable. Il y anime l’équipe en charge des actions éducatives et culturelles avec les enfants de 6 à 12 ans, les adolescent·e·s et les adultes. Et développe depuis 2 ans des actions et projets à dimension écologique.
David Maenda Kithoko est engagé pour le reboisement en République Démocratique du Congo comme solution d’avenir pour la jeunesse. Aujourd’hui étudiant à Lyon, il est réfugié politique de République Démocratique du Congo. À 23 ans, David refuse que les inégalités et la pauvreté soient une fatalité alors que le Congo possède un énorme capital naturel : la deuxième plus grande forêt tropicale du monde, la plus grande biodiversité d’Afrique et plus de 50% des réserves d’eau douce du continent africain. Alors il se lance et fonde en juillet 2017 l’association Génération Lumière pour encourager les jeunes de la région des Grands Lacs à oser s’inventer un avenir dans ce pays marqué par les conflits armés et leurs conséquences sur l’environnement.
.: Animation : Violette Voldoire, journaliste à Radio Parleur
.: Réalisation : Etienne Gratianette
.: Production et réalisation : Antoine et Sophie pour La Porte à Côté
.: Textes
– Interventions de Christelle Cambier, militante Quart Monde, lors de la rencontre du Réseau écologie le 3 octobre 2020.
.: Pour aller plus loin :
– Présentation du réseau Wresinski Ecologie et grande pauvreté
– Document d’ATD Quart Monde « Pour une écologie qui ne laisse personne de côté »
– Sur le commerce équitable : l’approche solidaire d’Artisans du Monde
Épisode 1 | Les migrations environnementales
Le climat se dérègle et les conséquences touchent des femmes et des hommes à travers quantité de pays du monde : sécheresses, canicules, inondations ou cyclones à répétition, certains territoires deviennent peu à peu inhabitables. Les pays et les peuples les moins responsables de ce changement climatique en sont aussi les premières victimes et cela force parfois leur migration. Justice migratoire et justice climatique sont ainsi étroitement liées et ne peuvent s’entendre que du point de vue de la solidarité internationale. Le changement climatique lié à l’activité humaine peut même être considéré comme une forme de persécution à l’égard des plus vulnérables. Les migrations induites par le climat sont donc un sujet politique, plutôt qu’une question purement environnementale.
.: Intervenant·e·s : Anzoumane Sissoko, Marine Denis et Lucie Pélissier.
Réfugié climatique, Anzoumane Sissoko quitte son pays d’origine, le Mali, à 28 ans pour venir en France. Après avoir échappé deux fois à l’expulsion, il est régularisé en 2006 et acquiert la nationalité française en 2015. Militant politique depuis l’âge de 18 ans, Anzoumane participe aux actions pour défendre les sans-papiers et les réfugié·e·s. Il est porte-parole de la Coordination parisienne des sans-papiers (CSP-75).
Marine Denis est doctorante en droit international public à l’Université Sorbonne Paris Cité et enseignante à Sciences Po Grenoble. Ses travaux de recherche s’axent sur le rôle du HCR et de l’OIM dans la protection juridique des personnes déplacées par le changement climatique. Elle est engagée au sein de l’association Notre Affaire à Tous, en charge des projets de recherche action sur les inégalités climatiques et environnementales portés par l’antenne locale de Lyon.
Montrer que le lien entre réchauffement climatique et phénomènes migratoires existe bel et bien : telle est la mission dans laquelle Lucie Pélissier s’investit depuis septembre 2018. À 23 ans, cette étudiante s’est engagée dans un service civique réalisé durant son année de césure avant son master de Sciences Po. Les migrations environnementales sont un sujet sur lequel elle travaille déjà depuis 2016 en tant que bénévole de Youth on the Move : l’un des programmes phares de CliMates, une association internationale créée par des jeunes engagé·e·s pour sensibiliser d’autres jeunes.
.: Animation : Violette Voldoire, journaliste à Radio Parleur
.: Réalisation : Etienne Gratianette
.: Production et réalisation : Antoine et Sophie pour La Porte à Côté
.: Textes
– Citations issues d’articles et d’entretiens avec François Gemenne, enseignant-chercheur, membre du GIEC, spécialiste des migrations environnementales.
- Reporterre « Entretien avec François Gemenne » 25 mai 2019.
- La Dépêche « François Gemenne, politologue spécialiste des migrations : « il y a un vrai business de la frontière »
- Revue Migrations forcées « Une bonne raison de parler de réfugiés climatiques », François Gemenne.
– Citation de Rebecca Sultana issue de « Les déplacés climatiques » la web-série documentaire sur les migrations climatiques réalisée par Lucie Pélissier, Marine Denis, Pablo Piette et Oliver Le Solleu.
– Témoignage de Hindu Oumarou Ibrahim, Peul Mbororo du Tchad issu du site www.climatemigration.org.uk
– Extrait du roman Le petit prince de Belleville de Calixthe Beyala.
.: Pour aller plus loin :
– Les « migrations environnementales » pour les nul·le·s, Des ponts pas des murs, novembre 2019.
– « Migrations environnementales : un impératif de justice sociale, migratoire et climatique », Centre d’Information Inter Peuples (CIIP), Des ponts pas des murs, Catherine Grunwald, zoom d’actualité publié par ritimo, janvier 2020.