La force du lien entre solidarité locale et internationale ! Rencontre avec Claire Joguet du collectif d’Albertville

Paroles d'acteurs·trices

Du côté du collectif d’Albertville, situé en Savoie (73), la pandémie de covid-19 n’a pas arrêté la solidarité, bien au contraire ! Si la majeure partie des événements a été annulée, le Collectif a tout de même pu se mobiliser au service des solidarités.

Créé en 2008 à l’initiative du CCFD et du Mouvement de la Paix, le Collectif d’Albertville est composé uniquement de bénévoles des 10 associations locales le structurant et n’est pas structuré en association. Il travaille avec des partenaires réguliers, comme la Médiathèque de l’agglomération (plus particulièrement avec le Réseau Lever l’encre), le Dôme Cinéma, ou encore la Ville d’Albertville. Selon la thématique de l’année, des partenaires plus ponctuels comme les Restos du Cœur, le Dôme Théâtre, le service Patrimoine de la Ville, par exemple, sont mobilisés. 

Au début de l’année 2020, après plusieurs réunions, la thématique « Ecologie et droits fondamentaux » est définie comme fil rouge du Festival des Solidarités à Albertville. Le parti fut pris de limiter le nombre d’événements et de se concentrer sur quelques initiatives diversifiées et localisées dans des quartiers différents de la ville pour atteindre une plus grande diversité de personnes, qui ne se déplacent par forcément jusqu’au centre. 

Les associations se sont divisées les tâches pour trouver des partenaires, des lieux et organiser au mieux le festival. Trouver une grande salle pour l’événement des Soupes du Monde avec un concert, n’a pas été simple. Sur la date souhaitée, l’une d’entre elle était déjà prise par l’association G4P (Groupe pour la paix), qui prévoyait alors un concert pour les Restos du Cœur. Les structures ayant déjà eu des liens dans le passé, un partenariat a été pensé à partir de janvier 2020 pour allier le concert déjà prévu et l’événement des Soupes du Monde (malheureusement, le covid-19 a continué de frapper et l’événement fut annulé). 

En mars 2020, le collectif a été sollicité par des membres de G4P au moment où les structures qui faisaient de la distribution alimentaire ont fermé. Ils ont alors proposé au collectif de s’organiser ensemble pour la distribution de colis alimentaires, suite à l’arrêt temporaire des Restos du Cœur pour cause de covid. S’en est alors suivi une collaboration entre l’association et le collectif sur la période du confinement, puis au cours du mois d’août 2020. Le contact avec les magasins pour la récupération de denrées ainsi que la confection et centralisation des colis ont été faits avec notamment la participation de deux personnes migrantes. En cours de route, de nouveaux partenariats se sont noués, avec notamment Trans Service Asso, qui a pu assurer le transport de colis, et plus tard, la Cantine solidaire albertvilloise, qui a pu permettre un accès à des produits secs. 

Ce partenariat a eu beaucoup de conséquences positives : au cours de cette période, des liens se sont créés avec les producteurs locaux et entre la trentaine de bénévoles mobilisés. Ces actions ont aussi entrainé chez eux des changements de regards sur les personnes venant chercher des colis, déconstruisant certaines idées reçues. Des questionnements ont aussi émergé sur la thématique des migrations et des personnes migrantes (depuis, une bénévole a même adhéré à une association qui vient en soutien des migrants sur le territoire). Enfin, l’un des producteurs a fourni une promesse d’embauche à l’un des deux migrants lorsqu’il a dû constituer un dossier de demande de séjour.

En somme, solidarité locale et internationale sont très liées et peuvent être mises en lien au quotidien. Claire conclut cette lumineuse illustration ainsi : « Ce n’est pas parce qu’on aide l’un qu’on n’aide pas l’autre. L’important est de multiplier les partenariats et les liens ». 

Ce retour d’expérience du collectif d’Albertville s’est réalisé lors d’une rencontre régionale organisée par Resacoop le 23 mars 2021.

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