Websérie « Jeunes, solidaires et engagé.e.s ! » – Épisode 1 et 2 : L’art comme outil de lutte face à la répression

Festisol News

Le projet de websérie « Jeunes, solidaire et engagé.e.s » du réseau Festival des Solidarités vise à donner la parole à des jeunes engagés en France et à l’international afin rendre visible sur une diversité de formes et de motivations à l’engagement.

Dans ce premier épisode, vous découvrirez l’engagement de Susu et Chuu, deux jeunes activistes birman.e.s en exil qui poursuivent leur combat depuis la France. Le 1er février 2021, la junte militaire a pris le pouvoir par la force en Birmanie. Exilé.e.s en France, Susu et Chuu continuent leur combat pour la liberté, en solidarité avec leurs familles et amis restés en Birmanie. Face à une répression de plus en plus importante de la société civile, ils développent de nouvelles stratégies de luttes pacifiques par l’art.

Chuu Wai 

À 29 ans, l’artiste et militante birmane Chuu Wai Nyein venait d’ouvrir un studio d’art à Yangon lorsque le coup d’État militaire a eu lieu le 1er février 2021. Elle décide alors de descendre dans la rue et lance le mouvement artistique Write for Right, qui encourage les manifestants à écrire ou dessiner sur des grands panneaux colorés.

Les œuvres d’art de Chuu s’attaquent à l’injustice sociale et sexiste. Elle présente des portraits de femmes aux formes changeantes avec des coups de pinceau distincts et puissants sur de multiples matériaux sans couture. Toutes ces œuvres significatives racontent leurs propres histoires : des tissus traditionnels représentant les répressions culturelles, des arrière-plans de collage soulignant l’approche internationale des situations féminines au-delà du cadre, des femmes sans visage (masquées) symbolisant les femmes qui sont piégées dans les attentes traditionnelles et mettant en lumière des figures féminines intrépides comme éléments formels essentiels.

Elle considère ses peintures comme faisant partie de cette évolution, qui a donné lieu à plus de 30 expositions nationales et internationales à Londres, Paris, Luxembourg, Bangkok, Hong Kong, Singapour et Canberra. « Je continuerai toujours à protester, où que je sois », déclare-t-elle fièrement dans un portrait pour le magazine TIME.

En avril 2021, des menaces la contraignent à s’exiler en France, où elle reprend la création de performances, l’exposition de ses toiles et bien sûr, son engagement.

Lien vers son site : https://chuuwai.com/
 

L’épisode 1 : 

 

SuSu
 

SuSu est un jeune artiste franco-birman de 26 ans. Sa mère est originaire de la petite ville birmane de Nyaung Shwe, dans l’État Shan, et son père de la Rochelle, en Charente Maritime. « Culturellement, ça m’a permis de prendre conscience de la liberté qu’on a en France et des injustices qu’on subit en Birmanie », déclare SuSu. 

Lors du coup d’État de février 2021, les militaires ont enlevé deux membres de sa famille. A cette époque SuSu, qui travaillait déjà dans le monde de la musique en tant que DJ, décide d’employer les réseaux sociaux pour lancer une première phase de la résistance : une campagne de sensibilisation à l’échelle internationale. Mais, déçu par l’absence d’une intervention internationale en faveur d’un retour de la démocratie, SuSu entame une deuxième phase pour sensibiliser sa propre communauté. 

C’est alors qu’il s’intéresse au Centre pour les actions et stratégies non violentes appliquées (Centre for Applied Non Violence, CANVAS), créée à Belgrade en 2004 par Slobodan Djinovic et Srdja Popovic. Suivront plusieurs actions dans les rues de Birmanie mêlant art, politique et beaucoup d’humour, à l’image de la « Manifestation de jouets » mettant en scène de milliers de petits culbutos appelés Pyi htaing Taung (Pyi veut dire « lancer », htaing « s’asseoir » et Taung « se relever »). Les vidéos de ces manifestations sont devenues virales. Remarqué par la junte militaire, SuSu s’est vu obligé d’emprunter le chemin de l’exil. Aujourd’hui, avec un groupe d’amis et collaborateurs restés en Birmanie, il a fait construire cinq écoles pour 180 étudiants dans la région de Karen.

« Pourquoi un projet d’éducation ? Pour contribuer à la formation de générations armées d’une culture du débat et d’une pensée critique. Voilà ce qu’on veut : continuer le combat et penser sur le long terme », explique SuSu. 

Lien vers la page d’artiste de SuSu sur Facebook : https://www.facebook.com/susumusicofficial/

L’épisode 2 : 

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