Chansons de patrimoine puisées dans le trésor des archives de La fraternelle. Parus dans le Jura socialiste, hebdo de la fédération socialiste du Jura imprimé à la Maison du Peuple au début du XXe siècle, les textes reflètent encore aujourd’hui une actualité manifeste. Musiques originales de Stéphanie Barbarou.

En voici un résumé :

Il y aura des files d’attente, des combats au couteau, une embarcation frêle dérivant au large de Metline […] un adolescent clandestin disparaissant à l’arrière d’un camion, entre Patras et Ancône, un homme d’une cinquantaine d’années et une jeune fille traversant au matin un champ de mines à la frontière gréco-turque et disparaissant eux aussi.

Les murmures seront perdus, les paroles seront perdues, les cris seront perdus.

On ne parlera pas du naufrage.

On dira seulement que le moteur s’est noyé.

On aura cessé depuis longtemps de parler d’ouvriers, de travailleurs étrangers. On aura depuis longtemps cessé de parler d’immigrés, on n’utilisera plus que rarement le terme de réfugiés, on traitera de clandestins.

Et que Frontex ait refusé ou se soit abstenu de leur porter secours n’importera pas vraiment non plus, on se dira touchés,

On ne pourra cependant s’empêcher de parler encore de la misère du monde, de signifier que ces hommes sont la misère du monde et, la fuyant, qu’ils l’apportent avec eux.

On se souciera des enfants : on inventera pour eux le palliatif des limbes, un petit enfer plus doux où ils flotteront toujours, loin de leur mère, sans pleurer.

Chants d’exil, de lutte, d’amour en arabe, catalan, français, géorgien, grec… À tous ceux qui ont quitté leur pays pour la Vie, BIENVENUE !

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