Table ronde "Sensibilisation environnementale, un vecteur d'intégration ?"
Les récits de primo-arrivants retraçant l’aventure migratoire depuis le déracinement du pays d’origine jusqu’à l’arrivée sur le territoire d’accueil témoignent à la fois d’une pression psychologique extrême, mais aussi bien souvent d’une grande résilience. Ceux qui réussissent le voyage sont rarement les plus vulnérables ou les moins qualifiés de leur communauté. Un des principaux freins pour leur intégration est l’absence de reconnaissance des diplômes étrangers et plus largement des qualifications non-récompensées d’un diplôme.
Dès lors, les métiers qui leur sont proposés sont aussi les moins prisés par les citoyens locaux, renforçant du même coup les inégalités et le jugement négatif qui peut être porté sur ce public. Par ailleurs, on commence à comprendre le gisement que représentent les traditions d’ailleurs pour une meilleure compréhension et préservation de nos écosystèmes, notamment à travers la considération récente pour les Peuples premiers. Pour autant, l’échange interculturel entre accueilli et accueillant n’a rien de systématique et verse plus volontiers dans le misérabilisme.
L'Économie sociale et solidaire représente aujourd'hui 11% du Produit Intérieur Brut français et suit une croissance de 24% par an, en moyenne. Par ailleurs, ce sont 400K d’organisations qui se revendiquent de l’ESS. Partant de ces constats, on peut se demander si les nouveaux métiers impulsés par les transitions écologique et sociale peuvent être des terreaux fertiles pour l'intégration des primo-arrivants sur le territoire. Plus généralement, la question de la décolonisation de nos imaginaires se pose pour réellement faire front commun face aux enjeux climatiques.