COMMUNIQUÉ
Le 29 juillet 2020
Les solidarités en action face à la crise.
Depuis plus de 20 ans, les acteurs et les actrices du Festival des Solidarités (plus de 2600 structures dont Amnesty International, Oxfam, le Secours Catholique…) contribuent à construire un monde où l’humain, la santé et l’environnement priment sur les profits, en France comme partout dans le monde. Un monde où la solidarité est appréhendée de manière globale afin de contribuer au respect des droits et à l’amélioration des conditions de vie de tou·te·s, à commencer par les plus vulnérables et les plus précaires. Un monde où le lien entre la nature et la vie humaine est respecté, où l’écosystème n’est pas considéré comme une ressource à exploiter. Aujourd’hui, le travail de sensibilisation et de transformation sociale que nous menons est plus que jamais nécessaire.
Un autre monde possible.
La crise sanitaire que nous traversons depuis le début de la pandémie de Covid-19 a accru les inégalités. Elle fait peser sur nos sociétés la menace d’un durcissement des politiques néolibérales d’austérité, de privatisation, de surveillance, de militarisation et de fermeture des frontières. « Seule une crise – réelle ou perçue comme telle – produit un vrai changement. Quand cette crise survient, les actions qui sont prises dépendent des idées qui traînent. C’est, je crois, notre fonction de base : développer des alternatives aux politiques existantes, les maintenir en vie et disponibles jusqu’à ce que ce qui était politiquement impossible devienne politiquement inévitable » disait l’économiste Milton Friedman, chef de file de l’École de Chicago. L’instrumentalisation des crises a toujours été une technique politique permettant l’instauration d’un état d’exception voué à devenir permanent.
Or, les crises, en ce qu’elles sont des moments de rupture – des fêlures dans la structure – sont aussi l’occasion d’entrevoir un autre monde possible. En faisant office de miroir grossissant propre à révéler les injustices et les inégalités, elles peuvent permettre une prise de conscience profonde de la nécessité de construire un monde plus juste et durable.
Une prise de conscience salutaire des dysfonctionnements de nos sociétés.
Nous avions beau en être déjà conscient·e·s individuellement, cette pandémie a permis de réaliser collectivement que notre devenir était intimement lié au reste de l’humanité et à celui du monde vivant.
Cette expérience partagée a permis que se forme une opinion publique plus marquée sur ces questions. La crise sanitaire a également mis en lumière de multiples inégalités économiques, sociales, raciales et de genre, la nécessité de préserver l’environnement ainsi que le caractère néfaste de certaines politiques qui font primer les profits sur nos vies et notre santé. Cette prise de conscience générale est précieuse, c’est un moteur de transformation sociale. Il est vital de ne pas nous laisser enfermer dans la sidération et d’utiliser cette crise comme un levier pour passer à l’action afin de construire collectivement un autre monde.
Des solidarités citoyennes qui ne se laissent pas confiner.
La crise a montré la résilience des citoyen·ne·s dans leur capacité à s’entraider au niveau local. Le développement rapide de nombreuses initiatives et de réseaux spontanés d’entraide entre voisin·e·s, à l’échelle des quartiers, entre générations et envers les personnes les plus isolées, vulnérables et précaires en est une illustration indéniable.
Même sans l’aide de l’État, nous pouvons nous organiser : nous avons fait l’expérience de notre pouvoir d’agir et de notre puissance commune. Cela ne suffit pas à transformer le monde, mais c’est un début, et l’occasion de montrer aux responsables politiques que la reconstruction devra se faire avec les citoyen·ne·s.
Le monde d’après sera solidaire ou ne sera pas.
Le monde d’après est en réalité déjà là, en germe dans le réseau de solidarités que nous construisons depuis plus de 20 ans pour promouvoir l’entraide, les circuits courts, la sensibilisation citoyenne, l’ouverture au monde et aux autres… Au cœur de notre action, l’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale est une démarche pédagogique qui permet de mieux comprendre la complexité du monde et les mécanismes qui génèrent les inégalités. Cette démarche citoyenne permet d’y voir plus clair et de forger sa propre opinion face à des discours ambivalents. La sensibilisation, le débat citoyen et l’organisation en réseau sont des prérequis pour réfléchir à des solutions efficaces permettant de lutter contre les injustices sociales et climatiques, et résister ainsi à la tentation de repli sur soi et à la peur qu’engendre cette pandémie.
La crise n’a pas entamé notre volonté d’agir ensemble pour transformer le monde. Le prochain Festival des Solidarités sera un rendez-vous majeur pour que les élans de solidarité esquissés en réaction à la crise puissent se muer en un réseau de solidarités durables et transformatrices.
Nous vous y attendons !
Rendez-vous du 13 au 29 novembre 2020 pour la 23ème édition du Festisol.
LE FESTIVAL DES SOLIDARITÉS
Lancé il y a plus de 20 ans, le Festival des Solidarités est un rendez-vous international qui promeut et célèbre une solidarité ouverte au monde et aux autres. Il est porté par le CRID (Centre de recherche et d’information pour le développement) et rassemble plus de 2600 structures au niveau local, 23 organisations au niveau national parmi lesquelles Amnesty International, le CCFD Terre-Solidaire, Oxfam, les Scouts et Guides de France, et une dizaine de réseaux régionaux.