“Il ne peut éprouver mélancolie très noire, l’homme qui vit au coeur de la Nature et est encore en possession de tous ses sens” Henry D. Thoreau, Walden
“On ne peut pas construire ce que l’on ne peut pas imaginer” Rob Hopkins
Avez-vous déjà pris 10 min de votre vie pour fermer les yeux et juste écouter les sons de la nature ? Fermer les yeux et écouter semble très simple. Mais dans notre monde à mille à l’heure, ça peut nous prendre par surprise. Parfois notre intérieur est plus bruyant que les sons qui nous entourent. Parfois c’est un réel défi de se connecter, se centrer, de se concentrer sans se répéter “à quoi je pourrais investir ces 10 min ?”. Puis, juste regarder, utiliser ses yeux pour apprécier, pour s’arrêter sur les merveilles ou la simple réalité du sol et des êtres environnants.
Pourquoi étions-nous en train de redécouvrir nos sens, de nous reconnecter, dans le cadre d’un événement qui rassemblait le culturel, le solidaire, l’associatif “POP Mind x Rencontre Nationale Festisol 2024”? Bien que nous ayons des convictions très fortes, notre train de vie, pour la plupart citadin, peut nous mener à oublier d’où nous venons. Nous pensons souvent vers où nous voulons aller, pourquoi nous luttons. Mais, parfois, il est nécessaire de retrouver un temps pour ressentir et reconnaître notre appartenance, notre origine : le vivant. Car nous ne savons pas défendre ce que nous ne connaissons pas.
Nous étions à peu près 15 à avoir senti cet appel, à avoir fait le choix de passer 4h ensemble dans l’atelier de reconnexion avec la nature et exploration des futurs désirables. Après 10 minutes de marche depuis le lieu traditionnel des rencontres (la MJC Antipode de Rennes), nous nous sommes installé.e.s aux jardins de la Prevalaye, au milieu des arbres et du chant des oiseaux. L’ouïe, la vue, le toucher : nous avons exploré nos sens en équipe, en binôme, puis nous étions prêt.e.s.
Nous avions besoin d’espoir et de reconnexion avant de commencer à nous projeter. Après avoir fait un travail sensoriel, nous sommes passés au travail de l’imagination. Car il nous faut aussi du rêve.
En tant qu’acteurs.ices associatifs, nous transmettons des valeurs fortes comme l’intégration, le soin, les luttes pour les droits humains et la solidarité. Avec un peu d’espoir, nous serons amené.e.s à contribuer à la construction d’une société nouvelle et meilleure. Pour nous, il est impératif d’intégrer la pensée du bien-être collectif, des communs, de la nature et du vivant dans notre discours, dans tous les domaines où nous agissons.
Le Festisol 2024 met en lumière l’environnement et les droits des peuples. Cette sensibilisation est vitale dans ce moment charnière de l’humanité. Pour mettre en place des modes d’action concrets et visualiser notre rôle dans le monde, nous devons prendre le temps d’imaginer quel type de société nous voulons développer en harmonie avec la nature. Nous avons besoin de concevoir notre futur désiré et désirable.
En binôme, puis en équipe, nous avons discuté des sujets clés tels que l’alimentation, le transport, l’éducation, la justice et l’habitat dans un monde futur, en 10 ou 20 ans, si le monde avait pris une tournure équitable et idéale. Dans nos rêves. L’exercice est très beau. Et bien que “beau” puisse sonner très banal, qu’est-ce que ça fait du bien de rêver, vraiment rêver en équipe !
Pour commencer, c’est drôle, car on se permet tout. On va loin, on exagère, on redevient des enfants, on joue avec l’imagination ! Pour continuer, c’est encourageant, porteur d’espoir, énergisant. C’est beau de voir que tous les gens autour ont des idées, ou même des projets déjà en cours, qui vont vers plus d’harmonie avec le vivant. Et pour finir, c’est enracinant, car cela permet de prendre conscience de la situation actuelle de façon beaucoup plus sensible. Cela donne envie de la prendre en main, avec des mesures concrètes.
A la fin, nous avons pu restituer notre travail en groupes par des manifestations artistiques, tels qu’une saynète ou un schéma dessiné où nous représentions des sociétés où l’alimentation, l’éducation, la mobilité, l’habitat et la justice reflètaient une vie d’harmonie avec le vivant. La lenteur, le partage, la circularité et le soin des autres étaient des valeurs collectives qui sont revenues dans notre mise en commun.
Cette réflexion nous a permis de trouver des clés d’engagement encore plus ancrées dans nos territoires pour un avenir plus durable et en résonance avec les luttes des peuples pour la souveraineté.
Ainsi, ceci a été un autre excellent moment de préparation et de projection dans le focus Festisol 2024.
Je vous invite tous.tes à plonger dans la reconnaissance de vos territoires, des luttes locales pour la défense de la terre et du vivant. Et je vous donne rendez-vous à la prochaine rencontre pour la nourrir de nos motivations et imaginaires pour des futurs plus désirables !
Jimena Morales-Velasco
TEJE (Travailler Ensemble Jeunes et Engagé.e.s)